L’anglais est la langue administrative de l’île. Le français demeure pour sa part la langue des médias et est de fait diffusée au plus grand nombre. Cependant, le créole (« Kreol ») reste la langue la plus répandue et parlée par la population locale. Cette langue est née du brassage des populations esclaves et de leur contact avec les colons. Au fil du temps, ce qui n’était a départ qu’un dialecte s’est considérablement enrichi et tend aujourd’hui à délaisser son seul statut d’outil de compréhension. Son écriture et les tentatives récentes d’en fixer les règles ont achevé de lui conférer un statut de langue à part entière. Tout comme le français, le créole sert de trait d’union entre les différentes composantes ethniques de l’île.
En dépit de racines communes, le créole mauricien n’est pas forcément compréhensible par un pratiquant du créole réunionnais. Cela s’explique par les apports du tamoul indien et du chinois dans le créole mauricien, d’où la singularité de cette langue.
Plusieurs langues d’origine indienne s’expriment également sur l’île. Cette multiplicité émane de la diversité des immigrants. On y trouve les langues dérivées du sanskrit – hindi, ourdou, bhojpuri – et des communautés dravidiennes – tamoul, marathi, télégu. Les difficultés de compréhension entre les langues imposent régulièrement l’usage du créole.
Quant à la minorité chinoise, elle s’exprime généralement en cantonais, qui n’est principalement parlé qu’au sein de la famille.