La renaissance tant attendue de Port-Louis bientôt une réalité
Le visage de Port-Louis, la capitale économique de l’île Maurice, pourrait bientôt connaître de profondes modifications.
En effet, le moratoire de cinq ans accordé aux locataires commerciaux sous le Landlord and Tenant Act prendra fin ce 31 décembre. Les loyers devraient alors connaître une augmentation de l’ordre de 300 à 400% dès janvier 2018.
Si certains commerçants ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils fermeraient boutiques, les observateurs économiques prédisent que la fin du moratoire permettra enfin aux propriétaires de bâtiments commerciaux d’investir dans la rénovation de leurs biens et de proposer des emplacements modernes. Résultat, Port-Louis se retrouvera à terme avec un parc immobilier renouvelé, ce qui devrait permettre de redonner vie à une capitale jusque-là jugée « vieillotte et sans vie ».
Le secteur privé mauricien, porteur de nombreux projets pour Port-Louis, attendait la fin du moratoire pour pouvoir concrétiser sa vision d’une capitale revigorée.
C’est d’ailleurs dans cette optique qu’a été créée la Port-Louis Development Initiative (PDLI), avec à sa tête Jean Claude de l’Estrac, Chief Executive Officer.
Ce dernier a, dans une entrevue accordée au quotidien l’express, souligné que la PDLI est « une démarche qui est tout à l’honneur du secteur privé. Il se trouve que plusieurs investisseurs, chacun de leur côté, ont élaboré des projets de grande envergure à Port-Louis. Ces projets, pour la plupart, arrivent à maturation et seront exécutés au cours des cinq prochaines années. Ils vont changer durablement la face de Port-Louis, pour le meilleur, nous le pensons ».
Et de poursuivre : « Il est apparu à ces investisseurs qu’il y a lieu de bien coordonner ces nouvelles réalisations, de chercher des complémentarités avec les projets de l’État, de la municipalité, afin d’aboutir à une planification urbaine au service des résidents de la ville et de ses visiteurs qui se comptent par dizaines de milliers chaque jour ».
En attendant la fin du moratoire dans à peine deux mois, les commerçants maintiennent la pression. Ils souhaitent en effet obtenir une extension de trois ans de celui-ci. Mais les propriétaires de bâtiments commerciaux, conscients des enjeux économiques, ne plieront pas. Port-Louis, après des décennies de laisser-aller, serait donc sur le point de renaître.